J'AI L'ÂME À LA TENDRESSE

Trente-troisième dimanche du temps ordinaire

Frère Jacques Bélanger, capucin

  

Le prophète Daniel nous parle aujourd'hui d'un «temps de détresse à venir, comme il n'y en a jamais eu». Et Jésus en remet : il annonce une «terrible détresse». Les deux cependant présentent cette détresse comme le prélude à un merveilleux commencement.  Depuis lors, chaque génération se questionne, à partir de désastres qui semblent de plus en plus inquiétants : «Ne sommes-nous pas en train de la vivre cette désolation appréhendée?»  Et alors il se trouve toujours des personnes lucides et inspirées pour nous rappeler la Consolation promise. Des personnes au cœur brûlé par la douleur du monde, et en même temps habitées par une Espérance indéracinable.

 

N'est-ce pas le cas du Pape François qui chante «Loué sois-tu mon Seigneur!», alors qu'il s'apprête à nous alerter solennellement face aux malheurs qui nous guettent de partout,  sur tant de terrains; et face à l'urgence de relever d'extrêmes défis planétaires?

 

Bien sûr nous reconnaissons ici l'attitude fondamentale de Jésus qui célébrait avec ses disciples sa joie et son amitié, au moment même où il allait entrer en Agonie. Ne chantait-il pas étrangement ce soir-là, comme le fera plus tard  Pauline Julien : «J'ai l'âme à la tendresse.»

 

De son côté Thérèse de Lisieux, qui se mourait du désir de soulager toutes les peines du monde, trouva enfin la Paix en découvrant sa vocation missionnaire: «Je serai l'Amour». En d'autres mots : l'Amour m'a choisie,  et j'ai dit oui.

 

Je serai l'Amour;  je serai tendresse,  joie, compassion, miséricorde, pardon ... Ça  nous prend des gens semblables, qui ne cessent  d'alimenter partout la flamme de la Fête intérieure, au cœur même des pires combats.

 

Puis-je compter sur toi,  dit Dieu,  pour ÊTRE cette flamme?

                                                                                                              

Frère Jacques Bélanger, capucin