Vingt et unième dimanche du temps ordinaire
Fr. Régis Belzile, capucin
Après quatre dimanches continus, c’est aujourd’hui que prend fin le discours de Jésus sur le Pain de vie en S. Jean (chap. 6)
Et l’on remarque qu’il ne se termine pas sur une note de joie. Après avoir multiplié les pains et annoncé qu’il est lui-même pain de vie, on s’attendrait à ce que Jésus éclate de joie et annonce un âge nouveau pour les hommes et les femmes qui l’entourent.
Or, ce qui arrive est différent : c’est dans la controverse que le discours du pain de vie prend fin. Les gens murmurent : «Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter.» Et Jésus qui dit aux douze : « Voulez-vous partir vous aussi? »
Qu’est-ce qui se passe? Bien sûr, la foi n’est pas un acte spontané, mais le fruit d’une longue démarche. L’évangile signale que la vie croyante est faite de moments de discernement, de moments critiques. A une certaine étape, on refuse ou on accepte.
Et quand à nous, qu’en est-il? Où en sommes-nous, par les temps qui courent, avec cette proposition de foi qu’est le Pain de vie?
Notre foi comme Peuple de Dieu ne semble-t-elle pas actuellement mise à l’épreuve, à rude épreuve même? Nous avons été les enfants de la chrétienté. La foi allait comme de soi.
Mais aujourd’hui avec les jeunes générations, les questions surgissent. Des questions liées à l’éthique : l’héritage d’hier semble à plusieurs périmé. Des lourdeurs liées à la lourdeur même de l’Eglise, au vieillissement des structures, des pratiquants, du langage; et l’on met la clé sur les bâtiments…
Quel discernement faisons-nous? Sommes-nous équipés pour faire ce discernement? Jésus est-il encore le vrai pain, la vraie Parole? Sommes-nous capables de dire comme Pierre : « Vers qui pourrions-nous aller? »
Le discours du pain de vie a été un moment de vérité pour les contemporains de Jésus. Le serait-il pour nous? Sommes-nous capables d’affronter l’épreuve de la foi? Le discernement : connaissons-nous?
Beaucoup, de questionnements au moment où nous entrons dans une nouvelle année pastorale…
Fr. Régis Belzile, capucin
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