Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire
P. André Gagnon, s.j.
Voici deux jeunes hommes… fils du pêcheur de Bethsaïde, petit port du bord du lac de Tibériade. Leur mère est sans doute Salomé, la sœur de Marie, mère de Jésus. La coutume naturelle, dans la civilisation orientale, veut qu'on utilise les privilèges de la parenté; Jacques et Jean trouvent donc normal de solliciter leur cousin pour que le « clan » participe à la réussite d'un des leurs. Leur demande est précise, ils veulent les bonnes places; ils sont toujours dans le rêve d'un messianisme glorieux. Le Messie, pour eux, c'est celui qui va triompher contre l'occupation et tout régler par sa puissance. Par ses questions, Jésus essaie alors d'amener ses disciples à passer de la pensée d'un « messie glorieux » à celle d'un « messie serviteur », qui est humble et qui marche sur nos chemins et nous conduit au Royaume.
« Si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous. » (Mc 10,44) Cette exhortation n'est pas seulement une loi parmi d'autres, c'est la « Constitution » de l'Église, de la communauté des disciples et des envoyés dont nous faisons partie : chacun et chacune doit y être le serviteur de tous et toutes! Un seul principe : celui de Jésus, le service gratuit sans rien attendre en retour, rien d'autre que la grâce d'aimer son frère et de servir sa sœur la plus vulnérable. « Car le fils de l'Homme est venu non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mc 10,45) La rançon de cette « constitution », c'est l'imitation de Jésus. Pour Jésus le chemin de la Croix, ce n'est pas « souffrir », mais « servir »! C'est ainsi que doit être le disciple du Christ. Qui dois-je aimer? Qui dois-je servir?
P. André Gagnon, s.j.
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