Dimanche des Rameaux
Jacques Houle, c.s.v.
Chaque année, à l’occasion du dimanche des Rameaux, la liturgie nous offre un récit intégral de la Passion. À tour de rôle, un évangéliste est mis à l’honneur. C’est l’une des richesses du lectionnaire maintenant en usage dans nos liturgies. Cette année nous sommes invités à relire la Passion avec les yeux de Luc.
C’est ainsi que Matthieu, davantage touché par le fait que Jésus soit une victime innocente, le présente comme telle. Marc aura retenu la solitude de Jésus. C’est lui qui rapporte son cri déchirant : Père pourquoi m’as-tu abandonné? Quant à Jean qui rédige son évangile près de soixante ans après les événements, alors qu’il est tout imprégné de la résurrection, il ne peut s’empêcher de nous présenter un Jésus régnant victorieusement du haut de la croix.
D’abord les disciples apparaissent sous un jour meilleur. À la différence de Marc, tellement marqué par l’abandon et la solitude dont souffre Jésus, Luc ne peut oublier que, malgré tout, les disciples sont restés fidèles à Jésus. Même si les événements demeurent tragiques, il cherche à en adoucir le récit. C’est ainsi qu’à Gethsémanie, quand Marc précise que par trois fois les diciples s‘endorment, l’insistance est évidente, Luc n’en fait qu’une seule mention et s’ils s’endorment, c’est accablés de tristesse.
Chez Luc les autorités ne produisent aucun faux témoin et par trois fois, lui aussi insiste, Pilate reconnaît que Jésus n’est pas coupable. Et que de mansuétude de sa part, même aux moments les plus sombres. Dans les détails de son récit, on reconnaît bien le regard que Luc porte sur Jésus tout au long de son évangile. Ainsi, ce n’est pas tant son angoisse devant le supplice qu’il met en évidence, mais bien le souci qu’il a des autres. Jésus guérit l’oreille du soldat Malchus. Il s’inquiète du sort des femmes. Il pardonne à ceux qui l’ont crucifié. Et moment sublime, il promet le paradis au brigand repentant.
Avec les yeux de Luc, le récit de la crucifixion et de la mort de Jésus sont à nouveau l’occasion de redire le pardon de Dieu. Et c’est dans la sérénité qu’il meurt : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ».
Jacques Houle, c.s.v.
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