Douzième dimanche du temps ordinaire
Fr. Régis Belzile, capucin
Quand je découvre les résultats d’un sondage concernant la cote de popularité d’un personnage politique, je suis intéressé, mais en même temps sceptique. Pourquoi? Parce que je sais que le lendemain le résultat peut être différent. Lorsque la question est posée par rapport à des choix politiques, économiques ou sociaux, je pense que la manière ou le moment de poser la question influence le résultat. N’est-ce pas ce qui caractérise le sondage? Il est éphémère et « c’est toujours à refaire ».
Alors pourquoi Jésus se lance-t-il dans un sondage? « Qui suis-je au dire des foules! » Et à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je? »
Ce n’est pas pour piéger ses disciples. C’est plutôt pour faire émerger la différence entre une opinion publique et une profession de foi. Et c’est l’apôtre Pierre qui donne le ton. Il exprime l’expérience immédiate qu’il a de l’identité de Jésus : « Tu es le Christ de Dieu. » Ici, on n’est plus dans l’ordre de l’opinion publique ou du savoir, on est de l’ordre d’une relation personnelle en direct.
Jésus semble faire un sondage, mais il ne s’en contente pas. Il le dépasse et pointe quelques éléments du chemin de foi sur lequel s’engagera le disciple. La position qu’il prend pour se constituer une équipe opérationnelle n’est pas très attractive… Il faut bien le dire… Car la profession de foi, c’est-à dire l’adhésion à la personne, ça engage l’avenir, se sont des paroles qui changent la vie. Le ton est donc donné : la réponse de Pierre fait changer le niveau de l’attente populaire.
C’est Jésus lui-même qui révèle l’horizon sombre de son chemin de foi : c’est la souffrance, le rejet, le meurtre dont il sera victime. Cela n’est pas très médiatique et conforme à l’opinion publique légère et changeante. Outre son identité, il révèle le chemin de foi du disciple qui est un chemin de croix : « Celui qui perd sa vie à cause de moi, la sauve. »
Voilà. La foi n’est pas seulement une opinion, ni même un savoir. Elle est une expérience et risque l’avenir pour sauver la vie.
À la veille de la Fête nationale au Québec, peut-on encore rappeler cela…
Fr. Régis Belzile, capucin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire