Quinzième dimanche du temps ordinaire
Jacques Houle, c.s.v.
C'est bien ce qui arrive à ce questionneur – docteur de la loi qui désire mettre Jésus à l'épreuve. Pour Jésus, évoquer la Loi, c'est exprimer le vouloir de Dieu pour notre bonheur. Et cette Loi, comme l'avait dit Moïse, est dans ta bouche et dans ton cœur. Jésus savait cette leçon tirée du Livre du Deutéronome. Surtout, il en vivait. Il ne faut pas s'étonner alors de l'entendre raconter l'histoire du Bon Samaritain plutôt que servir une réponse théorique à la manière d'une leçon de catéchisme. C'est cette histoire qui se termine sur une question. Elle n'était pas attendue, du moins dans sa formulation : Lequel des trois à ton avis a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits?
La question n'est donc plus qui est mon prochain? Pour que je puisse l'accueillir comme un frère, comme une sœur, ce qui déjà serait très beau on n'en doute pas, mais bien de qui est-ce que je me fais le prochain? Clairement, Jésus situe le prochain du côté de ceux et celles qui aiment et non du côté de ceux qu'il faudrait aimer. On l'aura compris, la nuance est de taille. Le prochain c'est celui qui sait se faire proche.
Ainsi Jésus ne fait pas que questionner le questionneur, il inverse les rôles. Lequel des trois à ton avis a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits? Lequel a su se faire proche? La réponse devient évidente et Jésus n'a pas besoin d'insister. Pourtant elle étonne. Le spécialiste aurait pu se contenter de répondre : mais c'est le samaritain! Non, il a compris la leçon et dit à Jésus : celui qui a su se faire proche, c'est celui qui a fait preuve de bonté. Et Jésus lui dira tout simplement : Fais de même!
À nous maintenant, de nous questionner, de nous laisser questionner….
Jacques Houle, c.s.v.
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