mercredi 23 juillet 2014

Faire confiance à l’autre

Vingtième dimanche du temps ordinaire
Gilles Leblanc
 
 
 
Peut-on imaginer que Jésus soit dur, cassant et indifférent devant les cris d'une Cananéenne dont la fille est malade?  Pourtant, l'évangile rapporte que Jésus se fait silencieux et même qu'il dit à ses disciples, également exaspérés par la présence de la femme, qu'il n'a été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël.
 
Pourquoi cette attitude de Jésus?  Est-ce seulement une stratégie pour susciter la foi de cette femme?  Ce Dieu fait homme a connu et tout aussi réellement que nous, le poids des préjugés, des expulsions culturelles, nationales ou religieuses.  Jusque-là, Jésus avait limité sa mission au monde juif.
 
Pourtant, Dieu avait annoncé par la bouche du prophète Isaïe : Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur… je les conduirai à ma montagne sainte, je les rendrai heureux dans ma maison de prière (56, 6-7).  Cette fois, c'est une étrangère, une païenne, une femme, qui le rappelle à Jésus.  Touché par sa parole, celui-ci reconnaît l'intensité de sa démarche : Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu veux!
 
Dieu nous parle dans les Écritures, mais comme Jésus, parfois, nous ne pouvons entendre que la parole d'une autre personne, surtout quand elle appelle à l'aide.  Par ailleurs, beaucoup de personnes se servent de la religion pour enfermer les autres dans des catégories, pour les exclure, voire les détruire.
 
Dieu a envoyé une pauvre femme pour ouvrir le cœur de Jésus et de ses disciples sur les dimensions de son amour.  Ouvrons nous aussi nos yeux et nos oreilles, car il arrive encore fréquemment que Dieu se tient parmi nous sous les traits d'une Cananéenne.
 
Gilles Leblanc
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire