La Sainte Trinité
Frère Jacques Bélanger, capucin
La question qui tue : «C'est quoi la Sainte Trinité?» Qui ne s'est pas un jour embourbé en voulant répondre à une telle question pourtant fondamentale? Essayons d'y voir un peu plus clair.
Tout d'abord rappelons-nous que nous commençons chaque Eucharistie par le signe de la Croix, en disant : «Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit». Par ailleurs quand nous proclamons notre Credo, nous décrivons la tâche particulière de chacun des Trois. En raccourci cependant, quand nous voulons parler des Trois ensemble, nous les appelons d'un seul nom : «Dieu».
Le Père est connu à la fois comme la source première, et le terme de l'Histoire. Le Fils, Verbe incarné, reflet du Père, se réfère constamment à ce dernier; la Parole et les gestes du Fils visent à rendre visible ce qui se passe dans le cœur du Père. Quant à l'Esprit, il reçoit du Père sa mission, qui prolonge discrètement dans la durée celle du Fils. Mais les Trois portent le même message. Ce sont trois facettes d'un même amour, d'une même tendresse, et d'une même bienveillance. Les Trois s'entendent pour nous rappeler leur commun désir de venir habiter chez-nous, en-dedans même de chacun de nous.
Nous pouvons cependant traverser notre vie entière en dehors de cette merveilleuse réalité. La Source est là, disponible et inépuisable, mais il est possible que nous passions à côté, par ignorance ou encore par distraction. Arrivent toutefois des événements extrêmes où nous sommes pratiquement acculés à recourir à une telle Force cachée, seule capable de nous accompagner et de donner SENS à ce que nous vivons. À titre d'exemple, relisons ce que disait récemment le prêtre Claude Gosselin, dans son homélie lors des funérailles de la famille Lapierre, aux Îles-de-la-Madeleine :
«Quant un arbre est autant fortement secoué par la violence des vents, et que sa vie semble menacée, il se réfugie dans ses racines, pour se rapprocher de sa source et sauver sa sève. C'est bien ce que nous vivons en famille et en communauté depuis une semaine : on a tous et toutes le réflexe de rentrer chez-soi, à l'intérieur de soi, … comme pour sauver la vie par l'Amour».
Bienheureux sommes-nous si nous avons dans le quotidien de nos vies le réflexe de recourir encore et encore à cette INCROYABLE RESSOURCE en nous, que sont le Père, le Fils et le Saint Esprit!
Frère Jacques Bélanger, capucin
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