Quatrième dimanche de l'Avent
Yves Guillemette, ptre
Quel récit plein de joie et de vie que celui de la rencontre de Marie et de sa cousine Élisabeth. On peut s'imaginer Élisabeth sur le seuil de sa maison, le regard tourné vers l'horizon scrutant l'avenir comme une promesse sur le point de s'accomplir. Certains Pères de l'Église voyaient en Élisabeth la figure de la première alliance en attente de son messie. Voilà que s'accomplit la promesse dans cette visite de Marie à laquelle la tradition chrétienne a donné le nom de visitation. Marie devient alors la figure de la nouvelle alliance que Dieu inaugure avec le don du Fils.
Marie est porteuse d'une vie nouvelle qui la comble à un point tel qu'elle veut en témoigner. Il y a dans cette visitation la dynamique du don. L'enfant qu'elle porte en son sein est déjà la Bonne Nouvelle à partager. Marie est la première à accomplir une œuvre d'évangélisation. Et elle le fait en faveur de sa cousine Élisabeth, une femme âgée, elle-même enceinte. Élisabeth reçoit le don de la Bonne Nouvelle et le retourne à Marie sous la forme d'une bénédiction qui se déploie dans une béatitude : Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. (…) Heureuse, elle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur (Lc 1, 42.45). On trouve déjà dans ce dialogue de Marie et d'Élisabeth la joie et le souffle puissant de la Pentecôte qui a poussé les apôtres sur les routes du monde pour annoncer à tout être humain l'Évangile du Christ ressuscité.
Comme Marie qui n'a pas hésité à prendre la route pour témoigner de l'Évangile qui grandissait en elle, puissions-nous être disponibles à l'Esprit qui donne de l'audace sur les routes de la foi, de la persévérance lorsque nous sommes hésitants, de la confiance lorsque l'insécurité nous envahit. Puissions-nous partager notre joie d'être habités par la Bonne Nouvelle de Dieu qui s'est fait proche de l'humanité.
Yves Guillemette, ptre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire