Deuxième dimanche du temps ordinaire
Fr. Jacques Bélanger , capucin
Le 19 avril 1995, une bombe explose en plein centre de Oklahama City, aux États-Unis, causant des dizaines de morts et des centaines de blessés. Le criminel avait un nom, il s'appelait Timothy. Quelle est donc cette haine furieuse qui l'a conduit à commettre un tel acte de barbarie? Comment se fait-il que personne n'ait pu s'approcher de lui avant l'événement, pour calmer son cœur blessé, et lui ouvrir une porte d'amitié et de repentir?
Écoutons à ce propos le Pape François : «Que puisse parvenir à tous la parole de pardon … Mon appel à la conversion s'adresse avec plus d'insistance à ceux qui se trouvent éloignés de la grâce de Dieu en raison de leur conduite de vie. Je pense en particulier aux hommes et aux femmes qui font partie d'une organisation criminelle quelle qu'elle soit». (Le Visage de la Miséricorde, 19)
«Au cours de cette année de la miséricorde, laissons-nous tous surprendre par Dieu», dit encore le Pape François. (Le Visage de la Miséricorde 25) Laissons-nous tous dire par Dieu, au cœur même de notre tourment et de notre péché : 'Toi aussi tu es né pour le bonheur. Pour toi aussi, semeur de terreur, je prépare un repas de noces. Je te considère comme mon meilleur ami. Es-tu prêt à m'ouvrir ta porte?'
Il m'est souvent arrivé, après avoir entendu une confession plutôt chargée, de dire au 'pénitent', de la part de Dieu : «Je tiens beaucoup à ton amitié. Tu es mon meilleur ami … mon préféré». Je savais alors qu'une porte nouvelle pouvait s'ouvrir dans le cœur et dans la vie de cette personne.
Le Chanoine Jacques Grand'Maison, atteint d'un grave cancer, semble résumer sa longue vie de théologien et de chercheur, quand il dit dans une homélie récente : «Il faut que notre bonté finisse par être plus grande que le mal.» Déjà dans les années '80, René Voillaume, fondateur des petits Frères et des petites Sœurs de Jésus, voyait venir à l'horizon un temps de bonté et de compassion : «Peut-être allons-nous entrer dans une époque de l'histoire du genre humain qui sera le temps de la compassion, dans l'impuissance de trouver les solutions aux problèmes posés.» N'est-ce pas que le pape François serait à l'aise avec ces propos? Et nous également?
Fr. Jacques Bélanger , capucin
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