mardi 14 mars 2017

Plus jamais la soif?

Troisième dimanche du Carême
Frère Jacques Bélanger, capucin.

Me promenant un jour dans un boisé isolé, j'ai pu lire, écrit sur un bouleau : «SOS! Il est minuit. J'ai soif». Qui donc a écrit ces paroles, à cette heure? Soif de quoi, de quel bonheur perdu? Denys Arcand citerait peut-être ici son film Jésus de Montréal : «On manque de bonheur, les sources de la vie sont cachées.»


Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on se plaint de la soif. Remontons en effet jusqu'au Livre de l'Exode : «En ces jours-là, dans le désert, le peuple, manquant d'eau, souffrit de la soif …Tu frapperas le rocher, dit le Seigneur à Moïse, il en sortira de l'eau, et le peuple boira.» (Ex 17, 3ss)

Et encore maintenant, en ce temps-ci, combien de personnes sont en manque d'eau potable, et ne cessent de crier vainement : «J'ai soif!»

Face à cet appel désespéré de tant de nos contemporains, Jésus nous presse encore aujourd'hui de prendre tous les moyens pour que l'eau potable disponible  soit distribuée équitablement. Quand vous aurez secouru l'un de ces petits qui ont crié leur soif, ajoute Jésus, c'est à moi que vous aurez donné à boire. (Mt 25)

Mais Jésus nous conduit aussi, avec la samaritaine, à un autre niveau.  Il lui parle d'une «eau qui deviendra en elle une source d'eau jaillissant pour la vie éternelle.» (Jn 4,14)

«Bienheureux, disait encore le Christ, au début de sa prédication, ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront rassasiés.»  (Mt 5,6) Par ailleurs, dans le «J'AI SOIF» de Jésus sur la Croix, il y a bien sûr la soif normale d'un homme qui a perdu beaucoup de sang, mais sûrement et surtout la soif de justice et d'amour qui le dévorait.

Vienne donc le temps où personne ne manquera d'eau potable; vienne aussi pour nous tous cette soif  brûlante de justice et d'amour, dont nous ne voudrons jamais plus nous départir, et qui donnera de plus en plus le ton à notre existence et à notre engagement.

Frère Jacques Bélanger, capucin.



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