jeudi 5 novembre 2015

Pourquoi toujours cet écart?

Trente-deuxième dimanche du temps ordinaire
Fr. Régis Belzile, capucin
 
 
Les problèmes qui encombrent la vie internationale ne risquent-il pas de nous décourager et de nous faire oublier tout ce qui fait du bien dans le monde? Les médias montent en épingle ce qui saute aux yeux et négligent des gestes dont la valeur passe inaperçue.
 
Il y a des évêques africains qui passent ici et qui viennent témoigner des besoins de leurs pays. Ils répètent : «Les pays pauvres ne s'en sortiront pas tant que les pays riches ne partageront que leurs superflus». Est-ce vrai?
 
Jésus fait aussi la distinction entre superflu et nécessaire dans l'Évangile de ce dimanche. Chacun admire spontanément le riche qui donne généreusement. Pourtant, Jésus voit autrement les choses. Ce qui saute aux yeux n'est pas toujours le plus important. L'offrande donnée par les gens riches dans l'Évangile, comme par nous peut-être, n'entame pas notre sécurité de vie. En d'autres termes, ma vie n'est pas mise en péril par le don que je fais aux pays en développement, à une association, à l'Église en détresse qui tend la main.
 
Récemment dans une publication de Développement et Paix, on écrivait : «Pour sortir de l'exclusion, il faut une révolution des structures et des mentalités, pour que le partage véritable remplace l'aumône.»
 
Jésus porte aussi un autre regard sur la vie. Une veuve dépose son offrande, sans tapage, sans ostentation. Ce qu'elle dépose est apparemment insignifiant, mais Jésus voit la personne, la montre du doigt publiquement. Elle a tout donné de ce qu'elle avait pour vivre. Elle va au bout de ses ressources. C'est ça le risque de la foi qui met la vie en péril. Voilà le cœur de la foi qu'un regard superficiel ne peut saisir.
 
L'Évangile, c'est ce long apprentissage du regard qui me permet de voir en profondeur. Ce qui ne saute pas aux yeux mérite d'être montré du doigt. Si tu portes sur l'actualité, sur les personnes cet autre regard qui touche l'essentiel, de bonnes nouvelles seront annoncées.
 
Fr. Régis Belzile, capucin
 

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