jeudi 9 février 2017

La Loi libératrice

Sixième dimanche du temps ordinaire
Fr. Germain Gilbert, capucin

La Loi que Dieu avait donnée à Moïse  était écrite en termes d'interdits et d'obligations. Cette Loi au cœur du judaïsme était une Loi centrée sur des pratiques extérieures qui ne touchent pas l'intérieur de l'être humain. L'interprétation que les scribes en faisaient maintenait les gens dans le péché et par conséquent dans la crainte d'être punis de Dieu. Une Loi stressante! Un vrai carcan!


La Loi de Dieu a été donnée pour que ceux et celles qui la pratiquent soient justes ce que Dieu veut qu'ils soient, des gens heureux parce qu'ils se regardent et se traitent en frères et sœurs du fait qu'ils sont des enfants aimés de Dieu.

Jésus  a éclairé le sens de la Loi. Elle est inscrite au cœur de chaque être humain : aimer. La vivre implique une décision personnelle à s'engager, à se dépasser pour la dignité de l'être humain. Jésus a fait plus que la Loi demandait, Il s'est donné lui-même par amour pour nous. Il s'est fait le frère de tous.

Jésus questionne les relations humaines qui conduisent aux conflits, à l'agressivité. Avant d'être dans le geste qui fait mal, la haine, le mépris et l'instinct de domination pourrissent déjà le cœur de l'homme. La violence n'est pas seulement dans la bombe du terroriste, qui me fait horreur… elle est déjà en moi, quand je colère intérieurement contre ceux qui ne pensent pas comme moi. Il a été dit : « Tu ne commettras pas de meurtre (tu peux l'haïr mais ne lui touche pas) », moi je vous dis : « La personne qui t'a blessé, va te réconcilier avec elle avant de prier! »

Jésus invite à surpasser la Loi sur les rapports homme-femme dans le mariage. La Loi permettait à un homme de renvoyer sa femme avec un acte de répudiation; Jésus parle d'une union pour la vie. Les mots de Jésus touchent tant de blessures ouvertes, tant d'idéal bafoué, tant de rêves irréalisés qu'il vaut mieux s'en remettre à son amour infiniment miséricordieux.

Jésus questionne la qualité des rapports d'écoute et de dialogue dans la communication. On ne devrait pas avoir à jurer qu'on dit la vérité, mais les relations sont souvent viciées de l'intérieur par l'hypocrisie, la combine, le faux-semblant, la falsification, la ruse, le mensonge,  l'information trafiquée. Jésus invite à la vérité de nos conversations.

Partons avec Jésus à la recherche des ressources insoupçonnées qui habitent le cœur humain, ressources qui nourrissent la confiance, le pardon et l'amour qui guérit les blessures, réconcilie, pacifie et relève.

Fr. Germain Gilbert, capucin



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