Cinquième dimanche du temps ordinaire
Fr. Régis Belzile, capucin
Il arrive des semaines où les médias nous offrent des émissions « super » sur un sujet d’actualité. Je pense à l’occasion du dernier conclave à Rome pour choisir le pape actuel, à la catastrophe du Lac-Mégantic, à la tragédie de l’Isle-Verte et à la couverture médiatique que nous aurons des Jeux Olympiques à Sotchi en Russie. Et je me dis à la fin d’un certain programme par exemple : « Voilà une émission qui ne manque pas de sel ». Cela a du goût, du sens. C’est aussi une lumière qui éclaire un débat ou une situation.
Le sel n’est pas grand-chose, mais il modifie la nourriture. Il est modeste mais indispensable.
À quelques reprises, nous nous interrogeons sur la place des médias dans notre vie. Il y a un lien qu’on peut faire entre l’évangile de ce dimanche, Mt : 5, 13-16, et les médias. On constate que pour attirer les auditeurs ou les spectateurs, les médias sont capables de se livrer à toutes sortes d’escalades. Cela devient excitant, mais souvent insignifiant, faute de sens.
Par ailleurs, je suis toujours frappé par le rôle de la lumière dans les films. Elle est importante. Elle ne change pas la qualité du plateau, mais elle transfigure ce qui est sur le plateau. Elle met en valeur un visage, elle créée un climat. Ainsi, certains personnages sont lumineux et leur parole éclairante.
La parole de l’évangile d’aujourd’hui dit aux médias : « Vous êtes le sel de la terre ». Cette parole ne peut-elle pas venir aussi des auditeurs ou des spectateurs : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde ».?
Nous avons besoins de sel et de lumière. Les médias sont un outil extraordinaire de création, de communication, de construction d’un monde invisible et réel. Mais un outil fragile. Il peut se dénaturer, c’est comme du sel qui devient fade.
Dans un monde qui paraît souvent désorienté, combien d’hommes et de femmes cherchent à donner du goût et du sens à leur vie? Dans le quotidien, celui qui aime ne manque pas de sel et de lumière, il relève le goût et le sens de la vie pour son entourage. C’est la bonne nouvelle.
Fr. Régis Belzile, capucin
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