« Pour vous, qui suis-je? » (Luc 9, 18-24)

Douzième dimanche du temps ordinaire

Fr. Théogène Manohiraza, capucin

Est-ce qu’on l’a déjà posé cette question comme Jésus la posait : « Pour toi qui suis-je? » Et peut-être l’as-tu déjà posée à quelqu’un, à d’autres… Les réponses sont intéressantes à entendre. Oui, avec le supermarché des courants religieux actuels, on a des chances d’entendre des réponses aussi variées que celles des disciples dans l’évangile d’aujourd’hui.

Des réponses qui sont souvent l’écho de ce que les gens entendent dire autour d’eux : « C’est un prophète, c’est un juif qui a marqué son temps, c’est un ami qui est proche, j’entends dire que c’est un idéaliste, ou enfin Dieu fait homme… » Toutes ces réponses disent quelque chose d’une connaissance de Jésus, ou d’une expérience spirituelle. Mais c’est un peu comme des pièces d’un « Puzzle », « Aucune pièce à elle seule révèle l’image complète…

La réponse que fait Pierre dans l’évangile semble la meilleure : « Tu es le Messie de Dieu. » Le mot « Messie » a son équivalent : c’est le mot « Christ ». Au temps de Jésus, on attendait un homme providentiel, investi par Dieu d’une mission qui devait combler toutes les aspirations du peuple.

« Tu es le Messie de Dieu », dit Pierre. Mais sa réponse a des limites. Il sait ce qu’il faut répondre, mais il n’en voit pas la portée. Et c’est en évoquant son avenir que Jésus montre le décalage existant entre la pensée de Pierre et la pensée de Dieu. Jésus révèle ce décalage en annonçant qu’il va souffrir, être rejeté et condamné à mort, et ressuscité. Il est ici assez déroutant et il n’est pas celui qu’on imagine. Mais il veut qu’on garde le silence à son sujet pour le moment, car on n’est pas prêt à saisir, à reconnaître sa véritable mission.

On entend donc aujourd’hui la question de Jésus : qu’est-ce qu’on dit de lui? C’est à chacun de nous de laisser montrer en soi-même la réponse en s’ouvrant à l’Esprit.

Fr. Théogène Manohiraza, capucin